Cher Priant,
Nous vous avons invité hier à prier avec le Notre Père. Cette prière du Seigneur est d’une richesse infinie ! Nous vous proposons aujourd’hui de commencer à en présenter quelques aspects.
« Père ! »
Ecoutons un petit épisode de la vie de Ste Thérèse de Lisieux raconté par sa sœur Céline :
« Un jour j'entrai dans la cellule de notre chère petite Soeur [Thérèse] et je fus saisis par son expression de grand recueillement. Elle cousait avec activité et cependant semblait perdue dans une contemplation profonde : « A quoi pensez-vous, lui demandai-je ?
- Je médite le Notre Père, me répondit-elle. C'est si doux d'appeler le bon Dieu notre Père !... » Et des larmes brillèrent dans ses yeux. […] « Oh ! oui, il est bien mon Papa et que cela m'est doux de lui donner ce nom » » (Conseils et Souvenirs).
Est-ce facile d’appeler Dieu « Père » ? Derrière ce mot se présente spontanément l’image de notre père terrestre, qui, peut-être, n’a pas été très attentif ni très aimant. Et si nous changions notre regard sur Dieu ? La prière nous aidera ! Inversement, comme pour Thérèse, notre père terrestre a pu être une belle image de l’amour du Père céleste. Rendons grâces !
« Que ton Nom soit sanctifié… »
Il est impossible de commenter chaque mot du Notre Père en quelques lignes. Il faudrait développer par exemple que l’expression « qui es aux Cieux » signifie la Présence du Seigneur au-dedans de nous, dans « le Ciel de notre âme » comme le dit Thérèse d’Avila (Chemin de la Perfection, ch. 30).
Voici quelques indications données par Saint Augustin sur les 3 premières demandes :
« Sanctifier le nom de Dieu, c’est devenir saint soi-même. »
« Quand nous disons ‘que ton règne vienne’, nous demandons que ce règne advienne pour nous, c’est-à-dire qu’il nous trouve bons pour lui. Nous le prions de nous rendre bons, car alors il nous admettra dans son royaume. »
« Nous ajoutons ‘que ta volonté soit faite sur la terre comme [elle est faite] au ciel’. Les anges vous servent dans le ciel, faites que nous vous servions sur la terre […] Accomplissons votre volonté comme ils l’accomplissent. Ici encore, que demandons-nous sinon de devenir bons ? » (Sermon 58)
Voulons-nous transformer notre cœur ? Prier le Notre Père, c’est commencer un chemin de conversion. Conversion encouragée par l’amour du Père qui nous précède et nous encourage. Conversion qui fera sa joie et notre joie éternelles puisque qu’il s’agit de devenir bons, saints, accordés à la volonté du Père qui nous aime.
Prier concrètement aujourd’hui : « Notre Père »
Ceux qui ont l’habitude de l’oraison pourront prendre par exemple, pour méditer sur l’amour du Père, la parabole du Fils prodigue en Lc 15, 11-32.
Pour tous les autres, voici ce que nous vous proposons. Comme les jours précédents, nous commencerons par un beau signe de Croix pour nous mettre en présence du Seigneur. Puis, nous pourrons prier de nouveau le Notre Père. Mais aujourd’hui, nous pouvons nous fixer une durée. Et si nous passions au moins 5 min (on peut bien sûr prendre plus de temps) pour méditer et goûter ces 4 premières phrases ? Nous pouvons reprendre le petit texte de Thérèse et les explications d’Augustin. Qu’elles inspirent notre réflexion, notre conversion, notre « échange d’amitié », notre adoration, notre louange !
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne ;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Pour aller plus loin :
St Augustin, Sermon 57 ; Sermon 58.
Ste Thérèse d’Avila, Chemin de la Perfection, ch. 27-34.
Catéchisme de l'Eglise catholique (CEC) n°2759-2827.
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Image : d'après Arcabas |